Par ȷulmud le dimanche 26 septembre 2004, 22:27 - Danse
Tel est le titre d'une des dernières créations de la compagnie Rosas, compagnie de danse résidente au Théâtre Royal de la Monnaie, à Bruxelles. Mais Bitches Brew est également le titre d'un célèbre album de Miles Davis et Tacoma Narrows est le nom de ce célèbre pont qui est entré en résonnance sous l'effet du vent et s'est écroulé un jour de novembre 1940. Comment est-ce que tout cela est lié ? Lisez la suite pour le découvrir...
Lors de mon récent séjour à Bruxelles, j'ai profité de l'occasion pour aller voir cette chorégraphie. Une fois entré dans cette sublime salle, on découvre une scène vide (le rideau occupe le fond de la scène et les côtés, et ne descend même pas jusqu'au sol, mais s'arrête à hauteur de cuisse) avec un DJ seul, qui nous passe divers titres pendant que le public s'installe.
Petit à petit, on voit apparaître des jambes derrière le rideau, ce sont les danseurs qui s'échauffent. Puis les lumières s'éteignent, le DJ crie Bitches Brew
et le spectacle peut débuter. Quasiment toute la chorégraphie se passe sur la musique de Miles Davis. Une des caractéristiques de cet album de Miles est que l'improvisation a eu une place très importante durant son enregistrement. La chorégraphe Anne Teresa de Keersmaeker a, semble-t-il, voulu faire la même chose dans ce ballet, et il y a donc plusieurs moments où les danseurs sont libres d'improviser...
Voilà l'explication du pourquoi de Bitches Brew. Quant à Tacoma Narrows, il est dans le titre car une partie du ballet n'a pour seule lumière qu'un vidéo-projecteur projetant sur le rideau les images de ce pont en train de vibrer et prêt à s'écrouler. C'est également un des rares passages où la musique n'est pas de Miles Davis.
Au final, je suis ressorti de ce théâtre en conservant dans ma tête de magnifiques moments (comme par exemple ce solo d'un danseur sur le devant de la scène, avec tous les autres derrière le rideau exécutant les mêmes pas de manière synchrone), mais également un sentiment fort de manque de cohésion dans le tout. Je ne suis donc pas totalement convaincu que l'improvisation puisse avoir la même place dans une chorégraphie que celle qui est la sienne dans le jazz. Est-ce que je conseillerai à des amis d'aller voir ce ballet si l'occasion se présente ? Oui, car les magnifiques moments que l'on peut y voir valent vraiment la peine.
Par ȷulmud le dimanche 26 septembre 2004, 21:44 - Cinéma
Tokyo Godfathers, dernier dessin animé japonais à être arrivé sous nos latitudes au cinéma, est réalisé par Satoshi Kon (Perfect Blue, Millennium Actress ou encore un chapitre de Memories). Ce film nous montre trois clochards qui découvrent un bébé abadonné le jour de Noël. Il y a Hana, un pédé travesti légèrement exagéré, Gin, alcoolique, et Miyuki, adolescente fugueuse. Et ils se mettront en tête de ramener ce pauvre bébé à sa mère, et de lui demander de s'expliquer sur le pourquoi de cet abandon.
On a le droit dans ce film à un très beau conte de Noël, se passant dans les bas fonds de Tokyo. Chacun des personnages se révèle petit à petit et l'on se rend compte que, bien qu'ils semblent être ensembles depuis longtemps, ils ne se connaissent pas si bien que ça les uns les autres. Mais bien entendu, conte de Noël oblige, nous auront le droit à un très beau happy ending. Et je ne pouvais pas rester insensible aux différents haïkus qui séparent les quelques chapitres du film...
Beaucoup d'humour, des plans fantastiques de mise en scène et de détails, des personnages très attachants... Que du bon ! Les différents thèmes abordés m'ont à plusieurs reprises rappelés les romans de Ryû Murakami (Les bébés de la consigne automatique, Lignes, ...) Et si ce film a remporté deux prix au NIFFF, ce n'est pas pour rien et il les mérite vraiment. Je vous conseille vivement d'aller le voir, ne serait-ce que pour écouter la Neuvième Symphone de Beethoven, chantée en japonais, durant le générique de fin.
Note : N'allez pas croire que puisqu'il s'agit d'un dessin animé, il s'adresse aux enfants... Les films d'animation japonais s'adressent en priorité aux adultes dans la grande majorité des cas. C'est bien entendu le cas de celui-ci où les thèmes abordés ne peuvent pas convenir aux enfants.
Par ȷulmud le dimanche 26 septembre 2004, 01:55 - Haïkus
Appels inutiles,
Mathieu, lui au moins, dort bien ;
sortie de bistrot.