Monsieur Spartaco
Par ȷulmud le jeudi 14 avril 2005, 22:13 - Bande dessinée - Lien permanent
Une des œuvres de jeunesse de l'auteur italien Lorenzo Mattotti, Monsieur Spartaco n'est certainement pas une œuvre mineure dans le parcours de ce dessinateur atypique. Dans les premières cases de cette BD, nous voyons Spartaco s'installer dans un train pour ce qui semble être un long voyage...
... mais dans ces premières cases, il y a aussi trois personnages hauts en couleurs (au propre comme au figuré) : une grenouille, un crocodile et une femme. Tous trois nous décrivent Spartaco (on apprend qu'il est physicien et timide) et semblent l'attendre avec grande impatience. Sixième et dernière case de la première planche, Spartaco s'endort...
Les présentations étant faites, les pages suivantes vont nous amener dans les souvenirs oniriques de Spartaco : on le revoit enfant de chœur, essayant de convaincre ses parents de l'emmener au zoo ou encore assistant d'un savant à la Jekyll. On (re-)découvre ainsi tous les moments importants de sa vie, entrecoupés de passages purement oniriques. On se rend également compte rapidement que Spartaco est un personnage qui a presque tout le temps été brimé et n'a jamais su s'imposer. Le dénouement de tous ces rêves m'a passablement surpris par ailleurs !
J'adore le dessin de Mattotti. La mise en couleurs de ses cases est faite à la craie grasse, ce qui donne souvent des couleurs très pures et saturées ; et on ressent du coup une forme de chaleur qui sort de ces images... Il alterne ici deux mises en couleurs : la première utilise des couleurs froides (gris, bleu pâle et orange) et est utilisée pour les cases se passant dans la vie réelle ; la deuxième (et la plus présente dans l'album) met par contre en avant toute la palette des couleurs chaudes et vives dont je parlais juste avant. Cette deuxième mise en couleur est réservée pour le monde des rêves et des souvenirs... Même si l'histoire peut paraître décousue,[1] on se rend compte dans les dernières planches que ce n'était pas le cas et que tout a été parfaitement maîtrisé.
Au niveau du dessin, ce n'est peut-être pas mon album préféré de Mattotti,[2] mais je m'identifie tellement facilement au personnage principal que je mets sans peine ce livre dans le palmarès de mes albums préférés.
Monsieur Spartaco, voyage d'un épicentrique, par Lorenzo Mattotti, déjà publié en 1983 aux éditions Les Humanoïdes Associés, enfin réédité en ce début 2005 par les éditions du Seuil. Voir également le site web personnel de l'auteur.
Notes
[1] Mais n'est-ce pas justement le propre des rêves ?
[2] Il faut voir son adaptation du Dr. Jekyll et Mr. Hyde pour pleinement apprécier la force de son trait.
Commentaires
Hum, moi j'ai mis beaucoup de temps à rentrer dans son univers et j'ai tendance à en ressortir en ce moment. Comme je suis un type compliqué, mon préféré c'est le recueil sur la mode :-)) Non, non, essayez Feu si le dessin vous accroche: une grande plongée dans l'inconscient. Son travail est réellement violent et original.
Le recueil sur la mode, c'est Pour Vanity chez Albin Michel ? Je ne l'ai malheureusement jamais vu...
Pour Feux, je dois dire que c'est le premier album que j'ai lu de Mattotti, et probablement celui que j'aime le moins. Le dessin est effectivement d'une violence et d'une force très prenants, mais je le trouve par moments vraiment trop abstrait. Je lui préfère les œuvres récentes de Mattotti (Dr. Jekyll et Mr. Hyde, Angkor, Le bruit du givre ou le sublime Lettres d'un temps éloigné par exemple). Mais ce Spartaco m'a bien marqué.
En effet, c'est bien Pour Vanity. Au moins, on ne peut pas se plaindre de l'histoire :-))) On le trouve quelque fois chez les bouquinistes (heureusement parce qu'il était très cher à l'époque).
sa pu la merde saaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa
En tout cas, « ça » « pue » beaucoup moins que votre orthographe.
HELP! j'ai besoin d'un adresse mèl de Lorenzo Mattotti je veux profondement faire mon stage de graphique ou illusration avec lui, en mai. je vous prie de m'aider!