Cela se passe sur une scène de théâtre, une seule lumière éclaire verticalement la scène avec un faisceau étroit. Sous ce faisceau, se détache un visage, avec une tresse de cheveux qui fait le tour de la tête.[1] Sous la tête, un châle noir, en dentelle, qui couvre le buste. Sous le châle, un pied de tabouret à roulettes. Pas de hanches, pas de cuisses, pas de jambes, pas de pieds... rien. Pas de bras non plus, d'ailleurs...

Tout contribue à donner une atmosphère étrange : la lumière qui met en évidence les détails du visage (particulièrement le nez), cette impression tenace de voir un buste antique nous parler, et ces tics du visage qui rappellent un rapace observant sa proie avant de se lancer. C'est dérangeant, c'est intrigant,[2] et cela fait une magnifique image qui restera longtemps imprimée dans ma tête.

Mademoiselle Werner, par l'Ôdieuse Compagnie, avec Yann Mercanton.

Notes

[1] Je tiens à préciser que cette tête est vivante et nous parle, ce détail est important pour la suite.

[2] Mais où est passé son corps ?